Le filet ∴ Lilja Sigurdardóttir

par Electra
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Deuxième volet de la trilogie islandaise mettant en scène Sonja, une jeune femme obligée de jouer les mules pour son ex-mari si elle veut continuer à voir son fils. Dans le premier roman, Piégée, sorti l’an dernier, Sonja trouvait le moyen de fuir avec son petit garçon, Tómas en Floride. Loin de son ex-mari mais en laissant également derrière elle, son amante, Agla.

Sonja avait fait la connaissance d’Agla alors que cette dernière travaillait dans la finance avec son ex-mari. Les deux femmes étaient tombées amoureuses, au grand dam d’Adam et Sonja avait quitté Adam. Mais peu de temps après, l’Islande était frappée à son tour par la crise économique (nous sommes en 2007) et les montages financiers douteux explosaient à la figure de ces rois de la finance devenus millionnaires en quelques mois. Agla et Adam se retrouvaient soudainement mis en cause dans un scandale financier immense et depuis Agla sait qu’elle risque deux ans de prison. Elle les accepte pour couvrir un autre souci encore plus grand : lorsque leur bulle financière avait éclaté une première fois, le trio avait tenté le tout pour le tout en empruntant une forte somme d’argent à un usurier.

Sonja, installée avec son fils en Floride, voit sa cache mise à jour. Obligée de revenir en Islande et confier son fils à son ex-mari, elle doit reprendre les transports de drogue en Europe à son grand désespoir mais la jeune femme a d’autres ressources. Obsédée par la disparition soudaine de Sonja, Agla noie son chagrin dans l’alcool mais la réapparition soudaine de Sonja lui redonne espoir. Elle élabore un nouveau plan pour rembourser sa dette. Un nouveau personnage féminin apparaît : Maria, une jeune Procureur, à qui l’on confie qu’Agla a un nouveau plan machiavélique en tête. Un jeu du chat et de la souris commence entre les deux femmes…

Et me voilà de nouveau plongée dans le parcours de ces deux femmes, Sonja et Agla – l’une veut retrouver son fils et l’autre éviter la prison. Et ça ne manque pas de peps – on ne s’ennuie pas dans ce thriller, vrai page-turner où ici les femmes sont fortes et intelligentes. Dans ce deuxième volet, on en apprend plus sur le parcours de la drogue (qui passe par le Groenland …) et sur la crise financière qui a secoué ce petit pays nordique à la fin des années 2000.

Agla n’est pas un personnage particulièrement aimant, elle est totalement obsédée par Sonja – un amour maladif et est capable du pire pour trouver une solution à ses soucis. J’avoue que c’est un des personnages qui me touche le moins mais qui en même temps me fascine. Je ne comprends pas ce que lui trouve Sonja si ce n’est leur attirance physique. Les deux sont si différentes, opposées même.

Lilja Sigurdardóttir est une auteure à part pour moi. Si Sonja est douce et aimante avec son fils, les femmes de ses romans sont généralement plutôt froides, violentes, limite agressives.  Elles ne reculent devant rien et gèrent leurs histoires d’amour comme un business. Je trouve cela suffisamment rare dans la littérature contemporaine pour le noter. Lorsque Sonja passe en mode « action », elle est aussi capable du pire pour obtenir ce qu’elle veut.  J’adore ce choix de montrer la palette d’émotions qu’une femme peut ressentir et qu’une femme peut agir de la même manière qu’un homme.

Et aucun des personnages n’est propre, même le douanier que Sonja a réussi à mettre dans sa poche, qui pourtant est très attentionné envers son épouse malade. Ces chapitres avec lui sont les seules pauses dans ce livre très rythmé. Comme d’habitude, je l’ai ouvert et lu d’une traite. J’attends donc le dernier volet avec impatience !

♥♥♥

Editions Métailié, Netið, trad. Jean-Christophe Salaün,  320 pages

Et pourquoi pas

12 commentaires

keisha 16 avril 2018 - 7 h 26 min

Je passe, à cause du ‘trilogie’ Faudrait commencer par le 1?

Electra 16 avril 2018 - 7 h 27 min

Il peut se lire mais je pense que oui il vaut mieux lire le premier avant ! Il est sorti en Poche et est à la bibliothèque je l’ai vu

Jerome 16 avril 2018 - 12 h 06 min

Je suis en plein dans un roman islandais qui me déçoit beaucoup (comme à peu près tout ce que je lis en ce moment cela dit…) alors je ne vais pas me précipiter.

Electra 16 avril 2018 - 13 h 45 min

Mon pauvre .. ça continue .. tu n’as pas essayé de lire les mémoires dont je t’ai parlés ? Pour changer du roman .. Ici, je dirais que l’auteure n’a que la nationalité d’islandaise – on est très loin d’Indrason ! Même à l’opposé, beaucoup d’actions et peu de place aux sentiments.

Edwige Mingh 16 avril 2018 - 15 h 11 min

J’aime bien les écrivains islandais, mais là je passe !

Electra 16 avril 2018 - 15 h 22 min

Oui, ce sont souvent des hommes cependant 😉

Titezef 16 avril 2018 - 18 h 17 min

Je savais bien que j’aurais dû acheter le premier…Maintenant ils sont deux à rejoindre ma whishlist…
Moi je passe pas ! Pour bientôt j’espère

Electra 16 avril 2018 - 18 h 28 min

Super des femmes badass au programme !

La Rousse Bouquine 17 avril 2018 - 15 h 26 min

J’avoue, le côtés série me refroidit un peu (j’ai toujours du mal à me lancer en sachant pertinemment que je ferai traîner les autres tomes !)
Ceci dit, tu me donnes envie de me remettre à la littérature irlandaise !

Electra 17 avril 2018 - 16 h 00 min

Irlandaise ? Oui ici c’est une trilogie. Je ne lis pas non plus de série sauf celle d’Erlendur mais son auteur semble l’avoir mis de côté. Je suis impressionnée par ceux qui lisent des séries comme Game of Thrones par exemple … ici il est clair qu’il y aura une fin.

Virginie 17 avril 2018 - 19 h 32 min

J’ai failli l’acheter tout à l’heure mais je n’ai pas trouvé le tome 1, ça sera pour plus tard !

Electra 17 avril 2018 - 19 h 37 min

Bien ! Tu vas le trouver je suis certaine !

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