Le cartographe des Indes boréales · Olivier Truc

par Electra
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J’avoue que depuis Antonin Varenne et ses Mille Chevaux, j’ai une attirance particulière pour ces romans historiques qui nous font naviguer auprès de ces grands explorateurs, souvent très mal intentionnés. Ce coup-ci, j’ai choisi de suivre Olivier Truc vers les Indes Boréales.

Savez-vous où se trouvent les Indes Boréales ? Pas en Amérique ! Nous sommes à Stockholm en 1628. Ce jour-là, la population est venue admirer le magnifique Vasa, mais le navire a été mal conçu et le voici qui s’enfonce dans les eaux sombres. Izko, jeune baleinier basque âgé de 15 ans, est témoin d’une scène surréaliste : un homme est tué devant sa compagne, enceinte, qui sous le choc accouche aux pieds du garçon. Ce dernier sauve la vie de l’enfant avant qu’elle ne reprenne conscience. Est-ce une sorcière ? Est-ce une malédiction pour le jeune Basque ?

Car c’est ce qu’on lui répète. Izko garde le secret. Le jeune garçon fréquente en effet la cour, très loin des eaux glacées où il rêvait de chasser la baleine, comme son père. La très jeune reine Victoria de Suède l’adore et Izko sait qu’elle est son seul soutien.

En effet, son père, harponnier de grande renommé, a soudainement choisi de confier son éducation à un religieux, émissaire de Richelieu. Ce dernier l’envoie étudier la cartographie à Lisbonne mais la guerre entre le royaume de France et l’Espagne fait rage et le garçon est arrêté. Après de multiples aventures, il finit par étudier les cartes et il continue son chemin vers la Suède, sous domination hollandaise. Les Français, ou les Basques sont très mal vus, car ils sont catholiques or les pays scandinaves sont devenus protestants. Mais le talent du jeune cartographe persuade les Suédois de l’envoyer dresser les cartes des Indes Boréales, tout au nord de la Suède, dans le cercle arctique. Les Suédois sont effet persuader d’y trouver des mines d’argent qui pourraient financer leurs guerres.

A cette époque, l’Europe est tourmentée par les nombreuses guerres de religion et l’Inquisition. Tout le monde est suspecté de blasphème, et Izko est la proie facile face à ces fanatiques prêtres protestants. Ces derniers l’accompagnent afin de convertir les Lapons. Par la force, mais rien n’y fait, ils restent des sauvages à l’oeuvre du Mal.  Les Suédois veulent les employer de force dans leurs mines et n’ont peur de rien, ainsi ils détruisent leurs biens le plus précieux, les rennes. Izko sait dorénavant que la mystérieuse jeune femme était Laponne et n’a de cesse de la retrouver. Mais le jeune homme va devoir se battre toute sa vie pour retrouver sa liberté, auprès de celle qu’il a toujours aimé.

Un roman fleuve, où l’on suit la vie mouvementée du jeune basque pendant plus de cinquante ans, où l’on voyage du sud de l’Europe aux terres inhospitalières de l’arctique. Un roman d’aventures exigeant où la grande Histoire malmène nos héros et où la religion prédomine et permet aux fourbes et aux menteurs de justifier les massacres et l’esclavage de milliers d’innocents.

J’avoue que la lecture de ce roman fut parfois éprouvante car il exige une attention constante, les personnages sont nombreux, de nombreuses nationalités (entre Danois, Suédois, Hollandais, Basques..) et si j’ai été accro au point de lire chaque page avec avidité, j’avoue que j’en ai soupé de cette religion ! Un grand ras-le-bol d’entendre à chaque page à quel point les sauvage sont sauvages et Dieu est omniscient et ne pardonne pas. Un Dieu qui aime le sang et la guerre. C’est sans doute mon seul bémol envers ce roman d’aventures qui réussit l’exploit de faire renaître toute un pan de l’histoire européenne que j’ai à peine survolé au collège et qui rend justice aux Lapons.

Vous êtes donc prévenus – Olivier Truc a fait probablement un énorme travail pour être fidèle à la grande Histoire (comme la conversion controversée de la Reine Victoria au catholicisme) et il a atteint son but, me faire voyager au 17è Siècle ! Un siècle effrayant.  Et dernier point, non négligeable : le livre pèse près de 900 grammes !

♥♥♥♥

Editions Métailié, 2019, 640 pages 

Et pourquoi pas

8 commentaires

keisha 19 avril 2019 - 7 h 35 min

Oui, le livre pèse osn poids, en dépit des pages fines.
Psstt , c’est Christine.

Electra 19 avril 2019 - 13 h 15 min

quoi ? sinon oui, le livre pèse son poids, surtout si on compte le trimballer ! Mieux vaut le lire chez soi au calme !

Marie-Claude 19 avril 2019 - 18 h 10 min

Je prends mes jambes à mon cou! C’est pas pour moi, ça. C’est bien beau de vouloir sortir de mes sentiers battus, mais y’a toujours ben des limites!

Electra 19 avril 2019 - 21 h 05 min

MDR ! Là, oui – je ne vois vraiment pas ce que tu serais allée faire par là ! Pas du tout ta cam !

keisha 23 avril 2019 - 9 h 32 min
Electra 23 avril 2019 - 19 h 53 min

Désolée, mais j’ai lu le roman et du coup, je me souviens du prénom Victoria 😉

Lili 24 avril 2019 - 16 h 50 min

Bon j’avais déjà envie de lire ce roman mais ta chronique redouble cette envie ! Ça tombe bien : il est dans ma PAL et mon livre en cours est bientôt terminé ! Ça promet de palpitantes aventures (et j’ai noté de m’armer de patience avec la religion !)

Electra 24 avril 2019 - 18 h 25 min

Oui, j’avoue que la religion est omniprésente (comme elle l’était à l’époque) – du coup ça m’a parfois pesé mais sinon c’est assez passionnant, une époque et les Indes Boréales ! Attention, il pèse son poids 🙂

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