La décapotable rouge · Louise Erdrich

par Electra
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Dernière lecture pour le challenge 2021 #maiennouvelles. J’avais hâte de retrouver la plume de Louise Erdrich et j’ai été gâtée ! 18 nouvelles qui m’ont toutes emportées très loin.

Lecture commune avec Le Caribou (@hopsouslacouette) et @Jiemde – ce recueil comprend tout ce que j’aime : des vies simples, le monde indien, les états du Dakota et du Montana, et puis ce que cache en lui chaque personnage. Ses envies, ses craintes, ses croyances – tout ce qui le fait reculer ou avancer. Et dans ce pays-là, on est très croyant – que celui la peur de Diable ou celle du monstre marin qui vit dans le lac et qui s’est marié avec Fleur, on fait attention. Ils rêvent tous de partir très loin mais sont tous ancrés profondément à cette terre et à leurs ancêtres.

Parfois j’avais l’impression que ses pensées nageaient entre nous, se cachant sous des rochers, disparaissaient parmi les algues, et je les pêchais, en agitant mes propres mots tels des appâts et des leurres.

J’ai en tête la nouvelle qui a donné son titre au recueil, un véritable témoignage d’amour d’un frère à un autre. Elle est magnifique. Mais elles valent toutes le détour. Les mêmes personnages se retrouvent ci et là, la famille agrandie. Ils ont huit enfants mais en ont adopté 20, il a quitté sa première femme pour une deuxième .. Ils ont tous cousins éloignés ou proches. Ils vivent plus ou moins leur culture indienne. Ils jouent à cache-cache avec la police ou le diable. Ils rêvent de gagner le 4×4 au bingo. Ils s’aiment ou se détestent mais répondent toujours présents.

Louise Erdrich sait comme personne ce qui anime chaque être humain, qui nous fait fuir ou à l’inverse sauter dans le vide. Elle sait parfaitement décrire ce qui se cherchent, qu’ils quittent ou restent dans la réserve, qu’ils naviguent entre christianisme et animisme. J’aime aussi l’honnêteté qu’elle a à décrire des personnages peu luisants, peu aimables. J’aime leurs folies, leurs failles. J’aime quand tout à coup, au loin, sur une route, le corps d’un homme se dessine, et bientôt on voit qu’il est gros. J’aime quand elle décrit l’amour ou l’amertume.

Je pris les mains de ma mère dans les miennes. Je sentis le frôlement de ses lèvres, et puis j’entendis le battement de son coeur dans mes oreilles, fort comme le tonnerre, long comme le roulement des tambours.

J’avais acheté ce livre au Salon du Livre, Louise Erdrich me l’avait signé. Je suis ravie de l’avoir conservé. Désormais, il fait partie de mon panthéon.

♥♥♥♥

Editions Le Livre de Poche, The Red Convertible, trad.Isabelle Reinharez, 2014, 456 pages

 

Photo by Lyle Hastie on Unsplash

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10 commentaires

keisha 31 mai 2021 - 16 h 17 min

Je me souviens, j’avais bien aimé!

Electra 31 mai 2021 - 17 h 03 min

Et je comprends pourquoi ! il fait bon de fouiller dans sa bibliothèque !

uneviedevantsoi 31 mai 2021 - 21 h 35 min

Carrément dans ton panthéon, c’est merveilleux! Je n’ai jamais lu de nouvelles de Louise Erdrich, ta chronique et celle de Marie-Claude me donnent envie de tenter le coup. J’aime beaucoup cette auteure, quelle chance de l’avoir rencontrée 😊

Electra 31 mai 2021 - 21 h 47 min

Merci ! Je l’adore, elle a un style à part – j’aime son honnêteté, son regard .. Oui, je l’ai rencontrée à Paris, elle était même seule au stand ! j’aimerais tant visiter sa librairie. N’hésite pas à la lire !

mingh 1 juin 2021 - 17 h 38 min

Tentée par ton enthousiasme… Dès que j’aurais avancé mes lectures en …grand retard ! En ce moment, c’est plutôt polars et séries tv scandinaves… Je commence « La Dernière tempête » de Ragnar Jonasson. Merci pour ce partage.

Electra 2 juin 2021 - 6 h 59 min

En retard ? Moi c’est l’inverse j’ai une liste de séries à regarder qui ne finit pas ! Mais le soleil me fait quitter mon chez moi à chaque fois !

krol 1 juin 2021 - 21 h 05 min

Il me tente aussi très fort.

Electra 2 juin 2021 - 6 h 59 min

Il te plaira ! Attention il est épais 😂

Marie-Claude 2 juin 2021 - 4 h 03 min

Ah! Il fait aussi partie de mon panthéon. Je crois que c’est un de mes préférés d’Erdrich. La nouvelle éponyme est sublime, en effet. Célestine… quel personnage!
Tu comptes lire son autre recueil (Femme nue jouant du Chopin)? Si oui, une petite lecture commune en mai 2022?!

Electra 2 juin 2021 - 7 h 00 min

Oh oui avec plaisir ! 2022 ! J’ai hâte non je plaisante 🙃 mais oui lecture commune

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