Les bisons de Broken Heart • Dan O’Brien

par Electra
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Une première pour moi : j’avais annoncé l’écriture d’un billet sur Les Bisons de Broken Heart de Dan O’Brien dans un billet du 8 mai 2014 et je me souviens même l’avoir rédigé, puis il a soudainement disparu. C’est en mettant à jour ma pile à lire ces jours-ci que j’ai pris conscience de cette erreur que je tiens à corriger aujourd’hui.

Je préviens le lecteur : j’ai toujours été fascinée par ces animaux depuis mon enfance, j’ai d’ailleurs toujours rêver d’en posséder, et j’ai eu la chance, en vivant au Montana de les croiser de très près. Puisque je ne désespère pas de réaliser mon rêve un jour, je me suis précipitée sur cette œuvre assez atypique puis que biographique.

Le romancier Dan O’Brien partageait le même rêve, d’abord reprendre le ranch familial et l’élevage de bétail au pied des terres indiennes de Sitting Bull mais au fil des ans, l’idée de passer à l’élevage de bisons germe dans un coin de son cerveau. L’animal mythique (souvenez-vous de Danse avec les Loups, Tatanka) a presque totalement disparu des terres du Grand Ouest.

Rappelez-vous que l’animal a été pratiquement exterminé du sol américain par la chasse intensive des chasseurs de bisons qui revendaient uniquement la peau de l’animal, laissant des milliers de carcasses pourrir à même sur les terres de l’Ouest. De plus de 50 millions, ils n’en restaient plus que 750 en 1890, lorsqu’enfin l’espèce fut protégée. La majorité des bisons dont la population est estimée aujourd’hui à 350 000 bêtes vit dans des zoos, des parcs , des réserves naturelles et enfin les bisons d’élevage dont il est question ici. La majorité des bisons seraient issus de croisement avec d’autres bovins, seule une dizaine de milliers d’animaux seraient génétiquement purs. Mais revenons au récit.

L’auteur va se lier d’amitié avec un des primo éleveurs qui va lui apprendre également que l’écosystème a été totalement détruit par des années de culture intensive et d’élevage bovin.

La prise de conscience, non seulement de l’importance de la préservation de l’écosystème mais aussi du respect de l’environnement vont amener une poignée d’hommes à réfléchir à se lancer dans l’élevage de cet animal puissant et noble dans les années 70 et 80.

Le récit de Dan O’Brien raconte avec passion cette période charnière entre une Amérique vorace qui stérilise ses terres par la culture et l’élevage bovin intensif et celle qui prend peu à peu conscience des effets désastreux de sa politique agricole et se tourne alors vers une culture biologique axée sur la préservation de l’environnement.

Puis le romancier se penche sur les aspects techniques qui peuvent parfois dérouter le lecteur. Ainsi, pour retrouver ce sol nourrissant après des années d’élevage intensif et de monoculture, il faut compter des années. Le bison, animal nomade participe à la régénération du sol.

La deuxième partie du livre permet au lecteur de vivre avec plaisir et émotion l’arrivée des premières bêtes, des jeunes bisons, en plein hiver glacial et enneigé, et découvrir la puissance et la résistance exceptionnelle de ces animaux légendaires.

Ayant eu la chance de vivre au Montana, je suis souvent allée au parc de Yellowstone.  Je me souviendrais toujours de ma première fois, lorsque nous patientions sur la route à l’entrée du parc, et qu’un troupeau a emprunté la même route, entourant nos véhicules. Nous étions tous ébahis, moi à l’avant, voyant les animaux passer à 20 cm de moi !

Une autre fois, le réveil matinal fut exceptionnel. Alors que le soleil faisait timidement son apparition, la voix d’un ranger nous a réveillé – nous dormions sous des tentes en pleine forêt. En sortant de la tente, nous nous sommes retrouvés au milieu d’un troupeau de bisons, le ranger nous indiquait l’emplacement du mâle alpha et nous invitait à ne pas bouger. Ce dernier pouvant charger à tout moment pour protéger le reste du troupeau. Un silence s’est imposé naturellement, la brume matinale entourant ces animaux sublimes, un souvenir que je chéris énormément.

N’hésitez pas donc à vous procurer ce roman initiatique, didactique et qui vous prouvera qu’il y a encore, en Amérique, des amoureux de la terre et de ses créatures fantastiques.

Et pourquoi pas

4 commentaires

keisha 28 janvier 2015 - 16 h 44 min

Mais oui, le Montana, quelle chance! J'ai visité deux fois le yellowstone (encore mieux la deuxième fois) et évidemment vu ces fameux bisons. J'ai aussi lu ce livre de O'Brien, bien sûr.
Note aussi
https://labibliothequedefolfaerie.wordpress.com/2014/12/26/grassland-de-richard-manning/
et

https://labibliothequedefolfaerie.wordpress.com/2014/12/23/tueur-de-bisons-de-franck-mayer/
(ce blog est une vraie mine!)

Electra 28 janvier 2015 - 20 h 30 min

Merci pour cette découverte ! Je vais aller découvrir ce blog de ce pas….

Oui, j'ai eu beaucoup de chance d'habiter là-bas. La page FB du Montana (https://www.facebook.com/visitmontana?pnref=story) regorge de magnifiques photos (dont des bisons). C'est ma dose quotidienne de plaisir 😉

Léa TouchBook 6 août 2015 - 20 h 49 min

J'ai eu l'occasion de rencontrer l'auteur: il est très très très gentil 🙂

Electra 6 août 2015 - 21 h 07 min

Je l'ai vu à la télévision, quelle chance tu as eu ! moi je rêve d'aller dans son ranch !

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