Les mangeurs d’argile · Peter Farris

par Electra
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Parfois, on passe à côté de certains auteurs .. ce fut le coup pour Peter Farris, dont le précédent roman avait recueilli de très bonnes critiques. Je suis passée à côté. Je viens de me rattraper avec son tout dernier, et ..quelle claque !

Si vous avez lu le roman d’Eleanor Henderson, Cotton County, alors vous savez ce que le titre du roman signifie, sinon vous allez le découvrir.  Me voilà donc de retour en Géorgie, le Sud profond – mais plus récemment. Les Pelham possèdent un vaste domaine familial depuis des générations. Richie Pelham n’a pas eu de chance, sa jeune épouse a disparu prématurément lorsque Jesse, leur fils, n’avait que cinq ans. Alors quand il croise sur sa route la très jolie soeur d’un prédicateur, tout juste arrivée dans la région, il veut croire à nouveau en l’amour. Les années passent, l’oncle prêcheur est devenu célèbre et les jeunes mariés ont donné naissance à une jolie petite fille.

Jesse, âgé de quatorze ans est très proche de son père. Ce dernier lui a appris à pêcher, à chasser. Armurier, il lui a enseigner à respecter et à prendre soin de ses fusils. Le père a décidé de faire une dernière surprise à son fils, en lui construisant une cabane de chasse en hauteur dans les bois de leur vaste propriété mais une chute mortelle met brusquement fin à leur relation. Jesse est effondré. Très vite son oncle s’installe chez lui et son comportement met mal à l’aise Jesse. Sa petite soeur lui répète les échanges entre sa belle-mère et son frère qui font douter l’adolescent. Il trouve refuge dans les bois et fait la connaissance d’un vagabond, Billy, affamé et malade. Ce dernier a vu des choses et Jesse comprend rapidement que la mort de son père n’est peut-être pas qu’un simple accident. Une amitié grandit entre Jesse et Billy, et après plusieurs rencontres, ce dernier décide de se confier à l’adolescent. Il est recherché par le FBI. Les deux amis voient peu à peu le ciel s’assombrir au-dessus de leurs têtes…

Puis tout s’emballe et Jesse voit alors peu à peu le piège se refermer sur lui et il ne peut compter que sur Billy…. Un roman qui m’a énormément plu et je ne pouvais plus le poser. Je ne suis pas fan des adolescents mais ici Jesse est déjà mature et surtout sa relation avec son père est très touchante,  et sa rencontre avec le vagabond inédite.

J’ai vraiment apprécié le travail de l’auteur sur les prédicateurs – ces bonimenteurs qui vous permettent monts et merveilles si vous vous laissez faire (et acceptez de vous laisser défaire de quelques dollars). L’autre choix intelligent du romancier est de donner voix au père de Jesse qui raconte sa vie, son frère malade, sa première épouse esseulée et puis sa rencontre avec celle qui causera sa perte. Une voix fiévreuse qui m’a touchée.

Les chapitres alternent entre ses souvenirs et cette course-poursuite entre le FBI et le vagabond, Jesse et sa belle-famille, et on se laisse emporter en croisant les doigts. Un portrait assez sombre de ces hommes grisés par l’argent, prêts à tout, qu’ils soient hommes de loi ou simples propriétaires. Et une magnifique déclaration d’amour d’un fils à son père.

Etonnement, je ne peux pas citer le titre original en anglais car je n’ai pas réussi à trouver le roman correspondant sur aucun site américain. Mais par contre, je compte me procurer son précédent roman, Le diable en personne, qui je ne sais pas pourquoi m’avait échappé !

♥♥♥♥

Editions Gallmeister, trad. Anatole Pons, 2019, 327 pages

 

Et pourquoi pas

13 commentaires

Kathel 30 septembre 2019 - 12 h 50 min

Hé, oui, c’est bizarre de ne pas le trouver en version originale : il a du être publié directement en français (enfin, après traduction, tout de même) : tout un tas d’auteurs, notamment de romans noirs, « marchent » bien mieux en France qu’aux États-Unis.

Electra 30 septembre 2019 - 19 h 58 min

oui, je le savais déjà pour certains auteurs de romans noirs, mais là je pensais qu’il était connu – il est sur GR – il a de bonnes critiques pour ses autres romans publiés .. donc bizarre !

Véronique Cauchy 30 septembre 2019 - 14 h 54 min

Ce billet donne très envie. Merci, car je n’avais pas du tout repéré ce livre.

Electra 30 septembre 2019 - 19 h 58 min

De rien ! Une très belle lecture, très touchante !

chinouk 30 septembre 2019 - 18 h 28 min

j’ai découvert l’auteur avec celui-ci aussi. J’ai bien aimé mais sans plus. pour le titre VO c ‘est The Clay Eaters 🙂

Electra 30 septembre 2019 - 19 h 58 min

Oui, la traduction littérale – mais il n’a pas été publié en anglais … sinon moi j’ai vraiment aimé !

Autist Reading 30 septembre 2019 - 18 h 43 min

Le titre du roman me fait penser à ma prof de littérature américaine à la fac, une vieille excentrique au look de sorcière qui ne jurait que par l’argile (contre ceci, pour cela….) et qui suçait constamment un morceau d’argile.
#mapassionnantevieparmoimême #toutlemondesenfoutmaistantpis #cafaitpasavancerleschmilblick #lalitteraturenesensortpasgrandie

Electra 30 septembre 2019 - 19 h 59 min

MDR elle venait donc de Georgie parce que personne ne suce de l’argile … LOL

Jackie Brown 30 septembre 2019 - 20 h 49 min

Quand j’ai lu le commentaire d’Autist Reading à ma sœur, elle m’a répondu : Elle n’avait pas le pica ? On en apprend tous les jours.

Autist Reading 1 octobre 2019 - 15 h 42 min

J’ignore si elle avait le pica (je ne connaissais pas cette maladie) mais elle était bien atteinte de la tête, fan de numérologie, hypersensible aux auras et aux ondes (et c’était bien avant la wifi et Internet!)…
Et elle venait tout simplement de Paris (pas au Texas, en France)…
Inutile de dire que je n’ai pas (non plus) brillé à cette UV de littérature américaine…

Electra 1 octobre 2019 - 22 h 08 min

MDR .. ah oui grave quand même ! tu as quand même survécu à ses cours !

krol 1 octobre 2019 - 19 h 46 min

Ce roman est fait pour moi, c’est sûr qu’il me plairait !!

Electra 1 octobre 2019 - 22 h 08 min

ah super ! il mérite vraiment sa chance au milieu de toute cette rentrée 😉

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