Orphelins · Charles d’Ambrosio

par Electra
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Toute faute avouée est à demi-pardonnée. J’ai ce recueil depuis plusieurs années dans ma bibliothèque et j’étais persuadée qu’il s’agissait de nouvelles, mais en fait il s’agit d’essais. Tant pis, le challenge #maiennouvelles se fera avec, car j’ai été désarçonnée par l’oeuvre de Charles D’Ambrosio. 

Je me suis jetée dessus sans lire la quatrième de couverture, sauf pour le mot élogieux de Jim Harrison. Et le premier essai m’a harponnée. Impossible de m’arrêter de lire. J’ai lu ce recueil en une journée, même si je dois avouer que certains essais m’ont moins passionné.

Dans ces textes, publiés en 2004, quelques années par les attaques sur le World Trade Center, l’auteur nous livre un portrait d’une Amérique peu flatteuse, déboussolée, violente, abandonnant ses habitants. Ses textes parlent de l’universel à travers l’intime, ainsi il raconte sa rencontre imprévue avec son frère ainé, schizophrène dans un café à Seattle. Charles D’Ambrosio est le seul héritier de cette famille meurtrie. Un père autoritaire, avec lequel il lui sera incapable de communiquer, un frère cadet qui se suicide et l’autre malade .. Comment se reconstruire ?

Je ne peux pas en dire plus, sinon que l’auteur, qui vit parfois sa vie comme un hobo en sautant de train en train, ou juste avant l’aurore, file, le corps trempé et défiguré par une réaction allergique, assister à l’arrestation d’un forcené, finit un jour par réussir à aller visiter un orphelinat en Russie avec trois kopecks en poche. C’est assurément, avec le premier, le plus bel essai du recueil (et celui consacré à son frère suicidé). J’ai adoré son regard sur ses enfants, sur le délaissement et sur la nature humaine en général. J’ai aussi aimé l’essai sur Mary Kay Letourneau et je vois ici comment le regard de la société a évolué ou sa recherche désespéré pour goûter de la baleine, en dissertant sur la lutte d’une tribu autochtone pour avoir le droit à nouveau d’en chasser …

Charles D’Ambrosio m’a envoutée et je veux absolument mettre la main sur son recueil de nouvelles cette fois-ci. Comme le disait si bien son éditeur français, ses mots résonnent, s’impriment et s’attardent longtemps dans votre esprit. Comme sa description de Seattle, où j’ai passé un mois et on j’ai remonté chaque rue avec lui. Une magnifique découverte malgré la tristesse qui parcourt ce recueil.

♥♥♥♥

Editions Albin Michel, Orphans, trad. France Camus-Pichon, 2007, 230 pages

Photo by Ben Dutton on Unsplash

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10 commentaires

Ingannmic 27 mai 2021 - 11 h 10 min

Ton enthousiasme est communicatif, me voilà très intriguée et très tentée..

Electra 27 mai 2021 - 11 h 30 min

oui, ce sont des essais et il y a vraiment une part autobiographique, mais son regard sur les enfants de l’orphelinat et son propre regard sur la vie sont vraiment intéressants !

Ingannmic 29 mai 2021 - 10 h 46 min

Et voilà, il est déjà commandé !!

Electra 31 mai 2021 - 11 h 41 min

MDR

keisha 27 mai 2021 - 17 h 09 min

Là ça a l’air bien, dis donc. En essais, j’aime.

Electra 31 mai 2021 - 11 h 41 min

Oui, ils datent un peu mais il écrit très bien – je comprends mieux l’enthousiasme du Grand Jim

Marie-Claude 28 mai 2021 - 16 h 52 min

En ben! Je ne m’attendais pas à tant d’enthousiasme. Tu t’en doutes bien, je suis totalement intriguée et vais investiguer de ce côté.

Electra 31 mai 2021 - 11 h 42 min

Va-t-en enquêter ! oh ma bibliothèque déborde, un tri va s’imposer…

Eva 2 juin 2021 - 9 h 54 min

je ne connais pas du tout ! je note, ça a l’air génial !

Electra 2 juin 2021 - 9 h 56 min

c’est assez particulier mais oui, il mérite le détour – encore un vieux recueil déniché en boutique de livres d’occasion !

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