La Vénus de Botticelli Creek · Keith McCafferty

Les éditions Gallmeister ont préféré donné comme titre à ce roman le surnom donné à la jeune disparue dans un journal au nom d’une mouche (pour la pêche à la mouche). Mais qu’importe ! Me voilà de retour avec Sean Stranahan au Montana. Et ça, c’est de bonne augure !

Me voici donc dans le troisième volet des aventures de notre détective privé/guide de pêche/peintre Sean Stranahan. Ce dernier tente bon gré mal gré de ne plus trop penser à sa petite amie partie à l’université. Mais un jour, dans la vallée de la Madison, une jeune guide de pêche, Nanika Martinelli, disparaît lors d’une randonnée à cheval. Cette dernière avait travaillé pour Sam, le meilleur ami de Sean avant de le quitter pour un ranch/hôtel très côté. Lancée à sa recherche dans la vallée escarpée, alors que la neige recouvre chaque pas, la shérif Martha Ettinger découvre avec effroi le corps d’un cow-boy empalé sur les bois d’une carcasse de cerf.

Ce dernier travaillait au ranch avec Nanika et était selon les derniers dires, son petit ami. Il était immédiatement parti à sa recherche. Le chapeau de Nanika est retrouvé plus haut sur la falaise. Martha décide de faire appel à Sean pour l’aider dans cette enquête très particulière. Elle le charge d’accompagner la soeur ainée de la victime, arrivée de la Colombie-Britannique qui oriente Sean sur un « homme-loup » que Nanika avait fréquenté. Ce dernier vit tout près du parc Yellowstone et porte des lentilles rouges et se dit très proche du loup. Loup qui a été réintroduit dans la parc et a depuis envahi la vallée et est accusé des pires maux. D’ailleurs, ne retrouve-t-on pas dans les selles d’un loup les cheveux roux de Nanika, surnommé la Vénus de Boticelli Creek en honneur de sa chevelure rousse flamboyante ? La chasse aux loups peut commencer ..

Il m’impressionne ce Keith McCafferty, car il s’attaque à plusieurs thèmes et les maîtrise tous. Certains auteurs se perdent lorsqu’ils jouent à ce jeu-là, mais pas Keith. Que ce soit la vie personnelle de Sean, la développement de tous ces nouveaux personnages, la réintroduction du loup (et tout ce qui en découle), l’emprise de faux gourou, la nature sauvage du Montana – tout y est et aucun thème ne pâtit de ce foisonnement de sujets.

L’humour est toujours là, les paysages enneigés magnifiques, les hurlements de loups .. Je me suis tellement amusée ! Si Sean continue d’être toujours un peu trop facilement irrésistible (il fait tomber toutes ces dames), on lui pardonne parce que sinon c’est un bon moment assuré. J’ai reconnu la mentalité si particulière à cet Etat qui a le chic pour attirer toutes sortes de fêlés. Par contre, pour les fanas de pêche à la mouche, c’est le sujet ici le moins développé. Ce qui est un plus si on n’est pas trop fan de la fabrication des mouches 😉

Si ce volet peut se lire indépendamment des autres, je trouve cependant que c’est celui qui fait le plus référence au passé, aussi je vous conseille de lire les deux premiers volets, Meurtres sur la Madison et Les Morts de Bear Creek.  Une critique dit « addiction garantie » et je confirme !

♥♥♥♥

Editions Gallmeister, Dead Man’s Fancy, trad. J.Jouin-de-Laurens, 2020, 431 pages

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