Paul au parc · Michel Rabagliati

par Electra
3,2K vues

C’est grâce à Marie-Claude que j’ai découvert la série sur Paul, signée par Michel Rabagliati. J’avais vu son billet sur Paul au Québec (et celui de Jérôme) mais j’avais oublié qu’il s’agissait en fait du premier tome des aventures du gamin québécois et que Paul au parc est le septième. Cela ne m’a absolument pas gêné dans ma lecture, ai-je le droit de penser que chaque tome peut se lire ainsi, indépendamment des autres ? Me voilà donc plongée dans le Québec des années 60-70 (plus particulièrement la crise d’Octobre 1970 au Québec). Paul a dix ans. Il vit avec ses parents, Aline et Robert, sa sœur ainée Kathy et une partie de sa famille à Montréal. C’est un gamin très attachant, comme tous les membres de sa famille, plutôt atypique avec les « appartements voisins » permettant la présence constante chez eux de sa grand-mère paternelle Denise, de sa grande-tante Janette et de son oncle François. Une présence qui énerve particulièrement la maman de Paul, fatiguée de cette promiscuité et de la place dominante de la grand-mère. Paul s’ennuie lorsqu’il croise un jour un groupe de jeunes scouts…

Premier coup de ♥ : le dessin. J’aime sa simplicité et sa sobriété, sa faculté à suivre Paul dans ses souvenirs d’enfance et à s’identifier à ce jeune garçon, plutôt effacé qui va s’épanouir dans un camp de scouts. Même si le sujet (les scouts) aurait pu me rebuter (avis très personnel), j’ai été emportée par la douceur et la gentillesse de Paul et sa découverte de l’amitié et son passage dans l’adolescence (mentor, premier amour…). Ne connaissant absolument rien de la vie de l’auteur, j’ai dévoré ce roman graphique et bien entendu j’ai été très émue par la fin. Un moment très fort qui m’arrive rarement en lisant un roman graphique. J’ai aussi eu un gros fou rire avec « son idée du siècle » 😉

« Cette histoire vous va droit au cœur » me dit l’éditeur et il ne se trompe pas. Ma super bibliothécaire (celle de la BM Courville), responsable du  rayon des bande-dessinées, avait donc eu l’excellente idée de placer ce roman en évidence – et quelle bonne idée ! J’ai évidemment sauté dessus sans hésiter et sans penser qu’il existait six autres histoires. Une très très belle découverte qui me confirme mon envie d’explorer encore plus en avant ce monde du roman graphique.

Même si je n’établis pas de classement pour la bande-dessinée (devrais-je le faire?), je me dois de lui attribuer plein de ♥♥♥♥ et je vous invite à vous procurer cette série très rapidement !

PS : Par contre, je suis loin d’être bilingue français-québécois – je sais que Gab n’aime pas « traduire » et parfois,  je devine le sens mais parfois je sèche, et étant pointilleuse (études de langues)….je parle des mots en gras.

« Pauvre ti-pit » (p.37) – « J’ai dit dans le calme, bâzouelle ! » (p.52) – « chauffer des chars » (p.53) – Ce pauvre Daniel venait de se mettre le bras dans le tordeur (p. 54) – « C’est gossant à la fin, c’est quoi ce maudit truc? » (p.60) – « Bande de crétins, c’est de votre faute si on se fait chicaner » (p.79) – « C’est sharp, ça » (p.84) – « Pis que tu es plus smate que tout le monde » (p.140)  « Je le frenche » (p.101) (Ok ayant vécu aux USA, je le comprends mais j’ignorais que vous le disiez aussi !)

Et tous ces anglicismes (checké, sharp, sleeping, running shoes, un rush, « you bet », luggages, scrap) m’ont étonné car par ici on dit que les Québécois parlent cent pour cent français, bon je vous taquine car on entend souvent le mot « fun » et j’ai vu déjà plusieurs films québécois ! Hâte d’aller entendre de près ce fameux accent 🙂

♥♥♥♥

Les Éditions de la Pastèque, 2011,158 pages

Et pourquoi pas

24 commentaires

Marie-Claude 18 octobre 2015 - 1 h 10 min

Trop contente que tu aies aimé. D’autant plus que tu vas te régaler avec les autres tomes, celui-ci n’étant pas le meilleur. Et je confirme que chaque tome peut se lire indépendamment des autres.
J’adore le dessin de Rabagliati. Son côté rétro, sa simplicité. J’aime aussi reconnaître mon coin de pays dans certaines cases, ou être émue par de petits détails du passé. Nostalgie…!
« Paul dans le Nord » vient tout juste de paraître (c’est confirmé, ce sera le dernier de la série). Je vais mettre la main dessus dès que j’aurai deux minutes pour passer à la librairie.
Si Gab n’aime pas traduire, moi ça m’amuse bien. Allez, je me lance (au mieux de ma connaissance)!
« Pauvre ti-pit » = pauvre petit
« J’ai dit dans le calme, bâzouelle ! » = putain, mais avec une portée beaucoup plus légère!
« chauffer des chars » = Facile celui-là! Conduire une voiture
« Ce pauvre Daniel venait de se mettre le bras dans le tordeur » = même sens que se mettre les pieds dans les plats.
« C’est gossant à la fin, c’est quoi ce maudit truc? » = ah ah Ça donne à peu près: C’est énervant à la fin, c’est quoi ce putain de truc?
« Bande de crétins, c’est de votre faute si on se fait chicaner » (p.79) = on se fait gronder
« C’est sharp, ça » (p.84) = vieille expression, qui n’est plus vraiment d’usage. C’est beau, ça.
« Pis que tu es plus smate que tout le monde » (p.140) = plus intelligent
« Je le frenche » (Ok ayant vécu aux USA, je le comprends mais j’ignorais que vous le disiez aussi !) Tout à fait!
Pour les anglicismes, on en abuse, mais pas autant que vous!
Lors de ton passage, je vais sortir mon joual et ma langue de bois juste pour toi. Attache ta tuque! = prépare-toi! Ma sauterelle sera là pour me corriger (et traduire) au besoin!!!
Bon dimanche!

Electra 18 octobre 2015 - 12 h 06 min

merciiii ! Oui j’ai un peu peur de venir chez toi maintenant 😉 Je vais commencer à préparer un mini dictionnaire et je compte sur ta sauterelle pour venir à mon secours !
Il m’en reste donc sept à lire – ça été une très jolie découverte !

luocine 18 octobre 2015 - 13 h 16 min

beaucoup aimé également Paul à Québec (grâce à Jérôme) , j’ai une petite réserve pour le dessin mais j’adore la langue j’arrive à comprendre avec le contexte.

Electra 18 octobre 2015 - 14 h 15 min

Paul au Québec.. je vais devoir faire plusieurs bibli pour mettre la main dessus ! J’arrive à comprendre le sens général mais mes études font qu’il me faut la traduction ! Déformation….

Gabriel 18 octobre 2015 - 15 h 51 min

Ce n’est pas que je n’aime pas traduire c.’est juste que je ne sais pas toujours comment vu que ces expressions sont évidentes pour moi.
Content que ta première lecture d’un Paul t’ai plu. Ils sont tous bons.

Electra 18 octobre 2015 - 16 h 28 min

Oui je sais ! J’ai étudié la la traduction et c’est très difficile quand c’est sa langue maternelle car ça nous semble si « logique » ! Je comprenais le sens général mais mes études me poussent à en savoir plus et à confirmer si ma compréhension était la bonne et en te citant je voulais juste dire que tu n’étais pas obligé de le faire !
Oui, ça m’a plu – et je suis contente de savoir que j’en ai d’autres à lire ! Bon dimanche – je ne vois pas de billet chez toi, j’espère que ça va bien !

Gabriel 18 octobre 2015 - 16 h 52 min

Ça va fatigué. Je ne dors pratiquement pas et je travaille beaucoup. Je ne lis rien depuis un moment. Je n’arrive pas à me concentrer.

Electra 18 octobre 2015 - 19 h 30 min

Oh j’ai connu ça il y a une semaine, beaucoup de travail et impossible d’ouvrir un livre le soir – là ça va mieux, mais j’ai besoin de vraies pauses et de très bons livres. Ne pas dormir est problématique, j’espère que tu vas retrouver le sommeil, ça m’arrive très rarement d’avoir des soucis de sommeil mais c’est généralement lié à des soucis. J’espère que ça va aller mieux rapidement

keisha 19 octobre 2015 - 8 h 55 min

Aïe, j’ai démarré Paul à québec mais fatigué sur les expressions pas comprises, asteure! (ça c’est par chez moi)(quoique, de partout?) même si on comprend avec les contexte. Dommage, quoi. faudrait que j’essaie à nouveau, car je sens que l’histoire est TB.

Electra 19 octobre 2015 - 14 h 56 min

J’ai deviné le sens général des expressions mais tu vois je les ai citées et elles n’étaient pas bien nombreuses, ma curiosité m’a poussé à demander la traduction 😉
d’ailleurs, ça veut dire quoi « asteure » ??? mais ça ne m’a pas gêné dans le plaisir ressenti en lisant la BD. Oui, j’ai eu le coup de coeur pour Paul, bon j’adore les garçons un peu sensibles et qui aiment rêvasser !

keisha 19 octobre 2015 - 18 h 32 min

Maintenant, aujourd’hui (à cette heure)
https://fr.wiktionary.org/wiki/asteure
où je constate que Montaigne l’utilisait (m’étonne pas que j’aime lire Montaigne dans le texte)
et que c’est utilisé au Québec? What? ^_^

Hélène 19 octobre 2015 - 9 h 15 min

Bon il va falloir que je retente car le seul que j’ai lu, je suis passée tout à fait à côté j’ai trouvé cela très « plate » …

Electra 19 octobre 2015 - 14 h 57 min

Oh .. pourtant c’est plein de poésie, bon celui-ci est particulier car il aborde en filature des sujets plus graves (le deuil, la fin de l’enfance, etc.) mais oui retente le coup si tu peux !

Eva 19 octobre 2015 - 10 h 02 min

j’avais vu un billet très enthousiaste chez Jérôme sur Paul à Québec, le tien enfonce le clou…j’ai vu qu’il y avait quelques albums à la médiathèque, je vais en emprunter de ce pas!

Electra 19 octobre 2015 - 14 h 58 min

Ah super ! Je pense que tu vas aimer vu ce que tu aimes en matière de BD ! Et là ajoute un petit accent québécois et c’est parti 😉

Jerome 19 octobre 2015 - 12 h 46 min

Ravie que tu découvres enfin Paul ! Paul à Québec reste ma référence mais tous les autres sont excellents. Tu vas enchaîner avec lequel maintenant ? Si tu veux voir Paul en grand ado, je te conseille Paul dans le métro.

Electra 19 octobre 2015 - 15 h 05 min

Je pense lire Paul à la campagne – ils sont disséminés dans 3 biblis que je fréquente donc ça se fera au fur et à mesure de mes trouvailles ! Mais j’aimerais bien le revoir encore jeune ado 😉

Laeti 19 octobre 2015 - 16 h 27 min

J’avais emprunté à la bibliothèque Paul au Québec mais je n’avais pas eu le temps de le lire. Avec le mois québécois qui se profile, je vais essayer de remettre la main dessus! J’adore tes références au vocabulaire « typique », car je suis en plein dedans : je lis un recueil de nouvelles de Marie Hélène Poitras et j’avoue que je m’accroche à certains passages! Pas mal de mots anglais aussi. C’est ce qui fait le charme de cette langue je trouve, même si ça surprend pour ceux qui ne le parlent pas! J’en sais quelques chose, avec le « belge »! 😀

BREF, une excellente idée de lecture à garder en mémoire!

Electra 20 octobre 2015 - 11 h 03 min

J’ignorais qu’il y avait un mois québécois, mais je vais être à jour alors !
Ah oui, moi où j’ai vraiment du mal c’est dans les films, dans Mommy sans le sous-titres, il y a des moments où je ne comprenais rien 😉
Le Belge … j’étais en Belgique mais j’ai peu de souvenirs de difficultés particulières .. enfin si quand on a filé dans la partie flamande 😉

Julie Dionaea 20 octobre 2015 - 10 h 11 min

J’adore aussi cette série de bandes dessinées !

Electra 20 octobre 2015 - 11 h 04 min

Oui il était temps que je la découvre !

Laeti 5 novembre 2015 - 15 h 17 min

Eh bien voilà : tombée complètement sous le charme de Paul avec « Paul à Québec » qui est très très touchant. J’ai ADORE les dialogues en « québécois »! Je n’attends qu’une chose : remettre la main sur d’autres tomes..!

Electra 5 novembre 2015 - 17 h 36 min

Comme toi ! J’ai commencé par la fin, mais je viens de lire 3 tomes d’un coup et j’adore aussi !
Hâte de découvrir les autres !! IL va falloir que je les déguste plus lentement ! Je suis contente de voir que ton emprunt était le bon et et que tu as trouvé ça super. On s’attache vraiment à lui et dans Paul au parc, l’histoire est très émouvante !

Une pause BD, ça vous tente ? – Tombée du ciel 18 mars 2016 - 0 h 05 min

[…] Paul, j’avoue que ce tome-là m’a plu mais ne m’a pas ravi le cœur comme Paul au Parc ou Paul à Québec. Mais si vous êtes aussi fan que moi, il est évidemment à lire […]

Les commentaires sont fermés