Une pause BD, ça vous tente ?

par Electra
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De retour, avec un manga, un roman graphique et mon très cher Derf 🙂

L’oiseau bleu – Takashi Murakami
♥♥♥♥

L’auteur japonais aborde ici la difficulté de surmonter la perte d’un être cher, que ce soit suite à un accident ou lié à une maladie. Dans ces nouvelles qui sont intimement liées, on suit en premier Yuki Higashimoto, une jeune femme à qui tout sourit. Un mari aimant, un petit garçon de 5 ans adorable. Une famille recréée après la perte trop tôt de ses parents. Mais en revenant d’un pique-nique, sa vie bascule. Son fils meurt et son mari se retrouve dans un état presque végétatif. Comment surmonter cela ?  Dans la seconde partie, le beau-père de Yuki perd peu à peu la mémoire. Il est atteint de la maladie d’Alzheimer. Ses souvenirs remontent à la surface, comme son travail à l’aciérie et lorsque la nuit, il gardait le jeune fils d’un de ses collègues. La mort brutale de son petit-fils et le souvenir de cet enfant se mélangent…

J’ai retrouvé ici tout ce que j’aime dans le manga japonais : la pudeur, les émotions, la famille, l’enfance et un merveilleux message d’espoir. Le cycle de la vie. J’aime aussi le dessin de Murakami. J’ai hâte de lire son précédent roman graphique, Chien gardien d’étoiles.

Editions Ki-Oon, trad. Thibaud Desbief, 2015, 215 pages

Freedom Hospital – Hamid Suleiman
♥♥♥

Une de mes dernières lectures de 2020. Syrie – 2012. La guerre civile fait rage. Dans une petite ville, Yasmine a créé un hôpital clandestin pour accueillir les rebelles et les protéger de l’armée syrienne. Les risques sont très lourds. Elle accueille une de ses amies, journaliste, Syrienne d’origine, désormais Française. Son installation est précaire et tous les jours, elle prend de gros risques pour venir en aide aux nombreux blessés. Les rebelles pensent encore pouvoir renverser le régime mais très vite des tensions se crééent, entre les Sunnites, Chiites, les Alaouites, les Kurdes.. et les fondamentalistes religieux veulent profiter de cette guerre pour créer un nouvel état islamiques. Déjà huit ans, je me souviens des premières images du conflit, des massacres de civils, de l’utilisation d’armes chimiques et la fuite de toute la classe bourgeoise et intellectuelle.

Une bonne lecture. Mon seul bémol vient du dessin, trop sombre – même s’il permet de mettre en avant l’atrocité de cette guerre, il reste qu’à la moitié de ma lecture, je le trouvais trop prégnant. J’ai du mal à expliquer.

Editions Çà et Là, 2016, 272 pages

Kent State, quatre morts dans l’Ohio – Derf Backderf
♥♥♥♥

Pour une fois, Derf est moins drôle. Même lorsqu’il parlait de son copain de lycée tueur en série, il faisait encore sourire. Mais pas là. L’auteur, originaire de l’Ohio, s’est penché sur un évènement qui allait marquer les esprits. Nous sommes en 1970, la guerre fait rage au Vietnam. Nixon, élu depuis peu, avait promis de mettre fin à la guerre. Car l’enlisement est là, et dorénavant le gouvernement joue à la loterie avec la vie de milliers de jeunes américains. Ils ont besoin de sang frais, et tous les soirs, des numéros sont piochés devant des milliers de téléspectateurs. Lorsque le Président annonce qu’ils envahissent le Sud-Vietnam (et le Cambodge accessoirement), c’est la goutte de trop pour des milliers d’étudiants. Les premiers mouvements, hippies, étaient pacifiques mais en quelques mois plusieurs mouvements se sont tournés vers des actions plus radicales, et l’un d’eux a même lancé des attaques terroristes (les weathermen). L’université de Kent State compte plus de 20 000 étudiants et les sit-in et manifestations vont bon train.

Malheureusement pour eux, le gouverneur de l’Etat prennent peur lorsque des manifestations dégénèrent et font alors appel à la garde nationale. Cette décision sera terrible.. Le titre dit tout : elle fera 4 morts parmi les étudiants. Derf revient sur les jours précédents ce 4 mai fatal, sur la montée des tensions, sur les mauvaises décisions, sur les nombreuses rumeurs, sur l’infiltration parmi les mouvements contestataires de plein d’indics du FBI et même de la CIA…Un récit très détaillé et très émouvant car on apprend à connaître ces quatre étudiants, animés des meilleures intentions…

Editions Ça et Là, 2020, 288 pages

 

Et pourquoi pas

10 commentaires

Fanny 22 janvier 2021 - 7 h 54 min

Très tentée par la dernière que tu présentes, je ne connais pas l’auteur. Je vais aller feuilleter pour voir les dessins.

Electra 22 janvier 2021 - 18 h 17 min

Ah tu ne le connais pas ? je te conseille celui sur son ami (tueur en série) je sais ça fait peur mais ainsi tu comprendras mieux qui est l’auteur et d’où il vient 🙂

keisha 22 janvier 2021 - 8 h 55 min

De Derf j’en ai déjà lu deux (dont Dahmer!) mais celle ci je dois voir (j’ai entendu parler de l’événement)

Electra 22 janvier 2021 - 18 h 17 min

Oui, je viens de lire un ouvrage de non fiction et l’évènement est cité. Je pense que c’est son quatrième traduit 🙂

Mes échappées livresques 22 janvier 2021 - 12 h 17 min

J’avais adoré Le chien gardien d’étoiles, très émouvant! Il faut que je lise L’oiseau bleu qui semble tout aussi réussi.

Electra 22 janvier 2021 - 18 h 18 min

du coup je note Le chien gardien d’étoiles ! L’oiseau bleu était très émouvant en effet 🙂

Marie-Claude 22 janvier 2021 - 15 h 07 min

Pour une fois, aucune tentation. Ouf!

Electra 22 janvier 2021 - 18 h 18 min

Oui, ouf ! je fais pareil quand je surfe chez les autres 🙂

Yolanda 5 mars 2021 - 9 h 14 min

Merci,
Vraiment trop intéressant les recommandations, notamment celle de L’Oiseau Bleu: c’est très intéressant quand sujets si inhérents à l’être humain comme un épisode dur de perte se voit reflété dans les pages d’un bd. J’ai trop envie de l lire maintenant!

Electra 5 mars 2021 - 14 h 50 min

Oui et le résultat est magnifique ! J’ai découvert ainsi plusieurs mangas qui touchent à des thèmes universels et arrivent à vous mettre larme à l’oeil 🙂

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