Accidents in the home ∴ Tessa Hadley

par Electra
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J’ai découvert l’oeuvre de Tessa Hadley à travers son recueil de nouvelles, Sunstroke and other stories.  Totalement sous le charme, j’ai décidé de partir à la découverte de l’oeuvre de cette auteure, très connue en Grande-Bretagne, beaucoup moins de ce côté-ci de la manche. Je me suis fait plaisir en commandant plusieurs de ses romans (3 au total), dont Accidents in the home, l’un des plus connus.  Celui-ci a été traduit en français, donc les non anglophones sont les bienvenus !

« Fantastically subtle, absorbing and insightful, this is prose to die for « . Bref, le Guardian a tout dit. Je pourrai m’arrêter ici. J’avais déjà été fortement impressionnée par la prose de Tessa Hadley lors de ma précédente lecture. Une perle rare de nos jours. Et si la prose est magnifique, le contenu est tout aussi passionnant et puissant. Tessa Hadley aime toujours autant sonder l’âme humaine, la décortiquer et surtout elle réussit à lui donner une voix.  Elle réussit, d’une manière subtile, à nous faire pénétrer dans la tête de tous ces personnages, en majorité des femmes.

Cette fois-ci, elle nous emmène une coeur d’une famille recomposée, un homme, trois mariages, des enfants (dont Clare, Tamsin et Toby) et petits-enfants. A un moment clé, plusieurs générations de femmes sont réunies sous le même toit. Toutes doivent se remettent d’une épreuve (un échec, un décès, une séparation) . Clare semble mener la vie parfaite avec Bram, tout le monde lui envie leur vie de famille idéale. Mais Clare jalouse secrètement son amie d’enfance, une actrice volage, célibataire sans enfants. Clare de son côté élève ses trois jeunes enfants et tente de concilier maladroitement sa vie personnelle et professionnelle (une thèse en cours) et vient à jour à fantasmer sur le dernier petit ami de sa copine. Marian, la mère de Clare, s’occupe de son père, nonagénaire, bougon quand l’argent qu’il a caché sous une plinthe commence à disparaitre mystérieusement. Elle ne soupçonne pas sa deuxième fille, Tasmin, qui ne s’est jamais remis de la mort de son petit ami.

C’est difficile de raconter ce roman qui est entièrement dédié à cette famille, à leurs doutes, leurs remords, leurs espoirs, leurs fantasmes. Tessa Hadley nous embarque pour quelques heures dans la vie de cette famille, comme lorsque la voiture de Clare tombe en panne, la nuit en pleine campagne, sous la pluie et qu’elle se retrouve à marcher dans la nuit avec ses enfants, on ressent particulièrement sa fragilité.

Comme le décrit si bien le journaliste britannique, la prose de Tessa Hadley est subtile, absorbante, perspicace. Tessa Hadley arrive à pénétrer dans les maisons anglaises, à écarter les rideaux, à nous faire entrer au coeur de ces familles. Au coeur de l’âme humaine. Un talent vraiment à part qui me confirme que mon instinct était le bon en achetant ses autres romans ! Le roman a été traduit en français par JC Lattès en 2005 sous le titre Incidents domestiques (disponible d’occasion sur plusieurs site de vente en ligne à un tout petit prix).

J’ai dorénavant hâte de lire ses autres romans et d’acheter ceux qui me manquent encore. J’ignore si ma prose vous aura convaincu, mais si vous lisez anglais, lisez un extrait pour découvrir le plaisir de lire ses mots 😉

♥♥♥♥

Editions Vintage, 2003, 245 pages

Et pourquoi pas

16 commentaires

Marie-Claude 11 septembre 2017 - 2 h 02 min

Ben… c’est clair, je le veux! Dis, tu peux me trouver « Incidents domestiques » sur un site de vente en ligne à un tout petit prix? Moi, de ce côté-ci, je ne trouve pas! Je te rembourserai cet hiver!
« Le passé », je peux le trouver.

Electra 11 septembre 2017 - 7 h 47 min

Ok je me lève je regarde ça

keisha 11 septembre 2017 - 7 h 37 min

Faut que je note son nom, cela correspond parfaitement à ce que j’aime.

Electra 11 septembre 2017 - 7 h 48 min

Elle écrit merveilleusement bien et rentre dans nos têtes. Il est temps que les éditeurs la traduisent

Virginie 11 septembre 2017 - 7 h 46 min

Moi aussi je note !

Electra 11 septembre 2017 - 7 h 48 min

bien ! Elle te plaira

Sonia 11 septembre 2017 - 9 h 14 min

C’est noté, j’ai très envie de la découvrir maintenant. Je trouve malheureusement que la couverture de l’édition française est peu attirante… je serais passée à côté, sur la table du libraire, rien que pour cette raison…

Electra 11 septembre 2017 - 9 h 16 min

Oui les couvertures un vaste sujet ! Je partage ton avis. J’aurais fait de même

Edwige Mingh 11 septembre 2017 - 11 h 10 min

Merci pour cette découverte. Ce billet me fait penser au « Le jour enseveli » de Rosamond Lehman. Il y a peut-être une filiation … Décidément, beaucoup de talents dans cette littérature anglaise contemporaine. Sarah Waters fait partie de mes préférées, et Tessa Hadley viendra sans doute s’ajouter au groupe !

Electra 11 septembre 2017 - 12 h 05 min

De rien oui beaucoup de femmes talentueuses

Jerome 11 septembre 2017 - 13 h 20 min

Jamais entendu parler. Mais puisque ce titre existe en français et que tu l’as tant aimé, pourquoi se priver ?????

Electra 11 septembre 2017 - 14 h 04 min

Bonne question !

La Rousse Bouquine 16 septembre 2017 - 13 h 33 min

Je suis convaincue mais par contre : c’est quoi cette couverture française absolument dégueulasse ? Ce que ça m’énerve !
Bref. Sinon j’avoue que j’ai cliqué sur l’article juste parce que la photo représente les trains que je prenais souvent à Londres pour rentrer dans ma (relative) cambrousse !

Electra 16 septembre 2017 - 18 h 04 min

Mdr bonne idée donc ma photo de la gare ! Pour la couverture française je plaide non coupable ! Marie serait aussi passée à côté de ce livre à cause de la couverture (et moi aussi Si je l’avais lu en français). J’espère qu’ils vont ressortir ses livres dans une version plus moderne !

lewerentz 17 septembre 2017 - 16 h 17 min

Je ne connais pas du tout mais note avec un vif intérêt ! Merci pour la découverte !

Electra 17 septembre 2017 - 17 h 40 min

De rien ! Je suis ravie que les gens la découvrent, car elle est connue Outre-Manche et je trouve son écriture superbe et intimiste 😉

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