Passage des ombres (tome 3) ∴ Arnaldur Indriðason

par Electra
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Petite pause dans le challenge, car ce livre paraît aujourd’hui 🙂

Déjà le dernier volet de la trilogie, lu et avalé en un seul dimanche gris.  J’avais déjà lu le premier chapitre (présent dans le second volet), et j’avais hâte de savoir qui était ce vieil homme retrouvé dans son appartement. Hâte de retourner en Islande, hâte de retourner aux côtés de Flovent et Thorson…

Les années 2000 – Un vieil homme solitaire est retrouvé mort dans son lit. On pense naturellement à une mort naturelle vu son âge avancé mais le hasard a voulu que son corps soit autopsié devant des étudiants en médecine, poussant le médecin légiste à regarder de plus près…  Dans ses tiroirs, la police trouve des coupures de presse sur la découverte du corps d’une jeune couturière assassinée dans le passage des Ombres en 1944, pendant l’occupation américaine. Pourquoi cet homme s’intéressait-il à ce crime ?

Retraité depuis peu, l’ex-inspecteur Konrad accepte de mener une double enquête, sur la mort du vieil homme et sur celui de la couturière. Ce dernier l’intéresse particulièrement car Konrad a grandi dans la quartier du Passage des Ombres. Un quartier populaire, mal famé où le petit garçon a grandi seul avec son père, un escroc. Lorsque ses parents se sont séparés, celui-ci a exigé de garder le garçon, en laissant sa fille à son ex-femme. Cet homme qui malgré sa violence, ses mensonges, fut son seul repère pendant des années, lorsqu’il n’était pas encore incarcéré pour un quelconque vol.

Il avait ainsi aidé à mettre en place une escroquerie avec l’aide d’un complice qui prétendait être médium. Il recevait chez lui des pauvres âmes venues chercher le réconfort, en croyant que le médium communiquait avec les morts. Konrad se souvient alors que les parents de la jeune couturière étaient venus chercher de l’aide et avaient découvert la supercherie. Mais Konrad sait aussi que le « faux médium » avait prétendu que deux jeunes filles, froides, se tenaient devant lui, depuis le monde des ténèbres.

1944 – L’Islande est un pays en guerre et qui accueille sur son sol les troupes britanniques, puis américaines. Ce petit pays voit son mode de vie bouleversé, les Américains débarquent avec leur musique, leurs jeeps, leurs beaux costumes et la promesse d’un monde meilleur. Konrad sait que de nombreuses jeunes femmes ont été séduites par ces soldats. Et qu’elles furent nombreuses à être trompées, abusées et abandonnées une fois la chose faite. D’ailleurs, la jeune femme qui a découvert le corps, était justement avec son petit ami américain ce soir-là. Soixante ans plus tard, elle accepte de parler à Konrad. Elle se souvient de sa terrible découverte et des policiers qui enquêtaient alors, un certain Flovent et ce policier militaire canadien, Thorson…

Son enquête va le mener au coeur de cette période sombre où la honte faisait taire la vérité.  Et où la parole des victimes était moquée, car on leur avait soufflé, parfois, une fois l’affaire faite, les terribles mots « tu diras que c’était les elfes « .

Métailié annonçait un polar prenant, oh que oui ! Je l’ai dévoré, je n’ai pas pu le reposer. Et surtout je l’ai trouvé particulièrement émouvant. Car mon pressentiment, que j’avais eu en lisant ce premier chapitre, il y a quelques mois, s’est réalisé. L’auteur est particulièrement touchant avec le portrait de ces jeunes femmes, vilipendées, oubliées et il n’oublie pas l’amitié de Flovent et Thorson.

Et le résultat est brillant ! Car Arnaldur Indriðason  réussit une nouvelle fois à mener deux enquêtes entre passé et présent, dans « un vertigineux jeu de miroirs ». Il maîtrise totalement cet exercice d’équilibriste. J’ai beaucoup aimé la justesse des personnages, leur simplicité. Nul doute que cette enquête fut éprouvante pour Thorson et Flovent. J’ai trouvé que ce dernier volet était un coup de génie, tout en étant très triste car la trilogie est close, c’est certain.

Evidemment, il est difficile de ne pas penser une seconde à Erlendur en voyant le personnage de Konrad, mais celui-ci a vite fait de vous faire oublier le premier. Konrad m’a ému lorsqu’il se penche sur son propre passé et qu’il doit penser à ce père, cet homme qui continue de le hanter.

Une réussite que ce polar nordique. Je vous invite à vous procurer rapidement si ce n’est déjà fait, Dans l’ombre et La femme de l’ombre , les deux premiers volets de ce superbe trilogie.

Chose rare, j’ai cru avoir lu la dernière page avant de découvrir un dernier chapitre. Ne le manquez pas, c’est une pure merveille !

Et pour ceux qui doutent encore, un petit teaser à découvrir sur le site de Métailié 🙂

♥♥♥♥♥

Editions Métailié, BB Nordique, Skuggasund, trad.Eric Boury, 2018, 304 pages

Et pourquoi pas

6 commentaires

Edwige Mingh 2 mai 2018 - 10 h 03 min

Merci beaucoup pour cette annonce du tome 3, j’avais perdu de vue la date…. Hâte de lire, Arnaldur Indridason est un de mes « amours littéraires » !

Electra 2 mai 2018 - 10 h 06 min

Pareil ! Je dévore tout ce qu’il écrit ce dernier volet est excellent !

athalie 2 mai 2018 - 10 h 16 min

Je néglige cet auteur depuis quelques temps, son personnage récurrent, Erlendur a fini par me fiche le bourdon a force de ressasser le passé …. Je vais quand même me garder cette trilogie dans un coin de ma tête …

Electra 2 mai 2018 - 12 h 09 min

Mdr il n’est pas dans la trilogie mais elle se passe aussi dans le passé mais les inspecteurs sont jeunes et débrouillards !

Virginie 7 mai 2018 - 7 h 34 min

On dirait que je vais passer en librairie sous peu ! je l’attendais ce dernier opus de la trilogie !

Electra 7 mai 2018 - 8 h 35 min

Oh oui ! et tu vas aimer, il est très touchant !

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