Une pause BD, ça vous tente ?

par Electra
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Aujourd’hui,  j’ai 3 BD à vous présenter,  …   C’est parti !

1/ Cadavre exquis de Pénélope Bagieu

Sorti en octobre 2011, cette bande-dessinée marque le passage à l’âge adulte de Pénélope Bagieu, que j’avais découvert en suivant son blog Ma vie est tout à fait fascinante.  Puis ma sœur m’a commandé ses Joséphine pour ses anniversaires. Il me reste à découvrir California Dreamin’ (qui me tente beaucoup).

L’histoire de Zoé, hôtesse d’accueil dans les foires et salons a de quoi déprimer : elle n’a aucune ambition, et doit rentrer chez elle retrouver son mec, chômeur, râleur à ses heures et foncièrement ennuyeux.  Mais un jour, une envie pressante va le mener sur la route de Thomas. Cet homme vit cloîtré dans son appartement. Écrivain à succès, son inspiration revient lorsque Zoé passe la porte de son appartement.. qui ignore tout de sa carrière d’écrivain. C’est le coup de foudre et Zoé s’installe chez lui. C’est l’osmose parfaite entre eux. Mais leur histoire d’amour va bientôt prendre un tour inattendu.

Que dire ? Sinon, que je me suis bien amusée à lire les déboires de Zoé et que j’ai adoré la fin ! Je sais : elle n’est pas du tout morale mais assez jubilatoire. Un joli moment de lecture. Il était grand temps que je la lise.nJe sais que les avis sont mitigés sur son dernier opus mais moi tout me tente. Zut, j’aurais du le demander à mon anniversaire !

Mon avis : ♥♥♥

2/ Furari de Jirô Taniguchi

J’ai découvert l’oeuvre de cet dessinateur japonais en lisant il y a quelques années Le journal de mon père et Quartier Lointain chez mon cousin. A la recherche d’une bonne lecture, j’ai donc jeté mon dévolu sur ce volume, ignorant tout de l’histoire. Ne rien savoir est assez troublant, car je trouve le comportement du héros assez étrange au départ : il arpente la ville d’Edo, tous les jours en comptant ses pas et en comparant le nombre de pas et la distance parcourue chaque jour. Il ne semble pas travailler et semble souffrir d’une forme de narcolepsie, lui permettant de « voyager » dans l’esprit de divers animaux (chat, fourmi, etc.). Marié, c’est son épouse qui va peu à peu me faire saisir qui est cet homme : il s’agit d’un scientifique, géomètre et cartographe qui arpente chaque jour Edo, l’ancien Tokyo.

A travers ses déambulations, Taniguchi aborde les thèmes historiques et culturels du Japon  : les cerisiers, les haïkus (nombreux), les lucioles, le Mont Fuji, toute la symbolique (la lune, la tortue, la libellule, etc.) qui raviront les amoureux de la nation nippone. Quant à moi, même si j’ai accepté d’aller au gré du vent (la traduction de Furari), j’avoue que je reste toujours insensible, pas totalement – la poésie est fort présente et je l’ai aimée, à cet esprit « contemplatif ». Ne vous méprenez pas : j’adorerais voir le Mont Fuji au lever du soleil, comme de voir le ciel de la nuit étoilé par des centaines de lucioles, mais il me manque toujours quelque chose dans l’univers japonais pour pouvoir me laisser totalement happée par cette promenade dans le Tokyo historique.

Fort heureusement, j’aime toujours autant le dessin de Taniguchi, magnifique ! Certaines planches sont sublimes et la lecture m’a permis de m’échapper quelques minutes loin de mon « chez moi ».

Editions Casterman, 2012

Mon avis : ♥♥♥

3/ Un américain en balade de Craig Thompson

J’ai pris cette bande-dessinée un peu par hasard, faisant confiance à Casterman dont les choix de publication me plaisent souvent. Après l’énorme succès de Blankets, le dessinateur américain est invité à une tournée promotionnelle en Europe.  Le jeune homme décide de profiter de cette occasion pour organiser un séjour de trois semaines au Maroc. Accueilli par des amis français, Craig commence son carnet de bord à Lyon, découvrant avec plaisir la gastronomie française avant de partir seul au Maroc. L’américain n’a jamais voyagé, et en 2004 – les Américains ont mauvaise presse après l’invasion de l’Irak par Bush. Aussi, cache-t-il sa nationalité (mes amis faisaient de même) et s’aventure-t-il très très loin de sa zone de confort. Thompson est un inconnu pour moi. Mais j’ai reconnu tout de suite l’Américain typique. Originaire du Wisconsin, le jeune homme vit dorénavant à Portland en Oregon où aujourd’hui il répondrait au nom de « hipster »: Végétalien, blanc, éduqué – mais Thompson est fort heureusement plus que ça. Il vit un drame personnel, son ex-petite amie est très malade et il se sent impuissant.

J’ai découvert un Américain totalement abasourdi par son voyage au Maroc, la description est parfois violente, étouffante. Il ne cesse d’être harcelé, voyageant seul, il est la proie de faux guides, les enfants le suivent et dessiner tranquillement est impossible. Il doit sans cesse réaliser des portraits. On lui vole ses affaires. Il souffre de la main et n’arrête pas de tomber malade (une des planches m’a fait mourir de rire à ce sujet!). Il découvre la pauvreté, la misère (avec tout ce qui suit : la saleté, la mendicité) et a une réaction très forte. J’ai réalisé qu’il s’agissait de son premier voyage dans un pays non-Occidental et le choc est fort pour cet Américain privilégié.  Ce qui m’a apporté le sourire c’est lorsque de retour en France, il continue d’enchainer les restaurants (régime bien gras lors d’un séjour au Mont Blanc!) et adieu le régime végétalien : il adore le fromage, le jambon .. mais son corps ne le supporte pas longtemps. Il respire à chaque resto thaï ou japonais …Amusant de voir que les Américains nous ressemblaient il y a plus de dix ans : nourriture saine, ethnique, amour de la nature .. Hispter quoi !

Editions Casterman, 2004

Mon avis : ♥♥♥

Et pourquoi pas

10 commentaires

keisha 6 mai 2016 - 8 h 40 min

Je pense avoir lu le premier, pas trop de souvenirs, plaisant, quoi. Le deuxième, me le faut, j’adore l’auteur, et le dernier… ha oui ha oui, à découvrir! Tu sais, je lis plein de BD mais n’en parle pas toujours, même en billet où l’on regroupe (paresse)

Electra 6 mai 2016 - 12 h 49 min

Oui je sais ! Moi je suis une « jeune » liseuse, j’ai repris à lire des BD en ouvrant ce blog !
Donc je continue de découvrir des « vieux » titres 😉

Hélène 6 mai 2016 - 8 h 51 min

Je suis d’accord sur le Taniguchi, il manque un petit quelque chose. Pas lu les autres//

Electra 6 mai 2016 - 12 h 50 min

Ah toi aussi tu as ressenti ça 🙂
J’ai largement préféré ses autres travaux.

jerome 6 mai 2016 - 9 h 04 min

Aucun des trois ne me tente. Pour une fois 😉

Electra 6 mai 2016 - 12 h 51 min

oh je m’attendais à ce que tu me dises : déjà lus ! mais non .. bizarre, j’aurais cru que tu aurais été curieux à propos du dernier.

Valentine Pumpkins 7 mai 2016 - 15 h 09 min

Tiens un Craig Thompson que je n’ai pas lu ! (euh, d’ailleurs, il ne s’agit pas plutôt de « Blankets » son oeuvre que tu cites ?) Je te conseille Space Boulettes si ça te tente, c’est son dernier et il est top ! Bagieu est une valeur sûre maintenant, j’ai un très bon souvenir de celui-ci 🙂

Electra 7 mai 2016 - 15 h 24 min

si ! j’ai écrit quoi ? Je note pour Space Boulettes, merci 🙂
Oui Bagieu, avec son blog, ça fait des années maintenant que je la suis .. hâte de lire son California Dreamin’ 🙂

Eva 11 mai 2016 - 11 h 09 min

j’avais adoré Blankets, il faut absolument que je lise celui-ci!
Je connais Pénélope Bagieu seulement de nom, je n’ai jamais rien lu d’elle, même si j’aime beaucoup le personnage de Joséphine en film ^^ Mais j’ai noté California Dreamin’, j’avais très envie de le lire…et puis j’ai oublié 😀
Pour Taniguchi, son oeuvre est assez inégale, en qualité comme en style, j’ai adoré les deux que tu mentionnes, mais suis restée assez hermétique à d’autres.

Electra 11 mai 2016 - 13 h 58 min

Je n’ai pas lu Blankets, donc je vais le chercher ! J’ai hâte dorénavant d’aller au rayon BD – alors qu’avant je l’évitais soigneusement comme quoi !
Pénélope Bagieu a réussi à faire décomplexer pas mal de jeunes femmes avec sa Joséphine et j’aime bien le regard qu’elle porte sur le monde.
Pour Taniguchi, j’en étais restée à deux pépites donc j’étais assez étonnée .. oui inégal … tu en connais d’autres très bons de lui ?

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