La légèreté · Catherine Meurisse & California Dreamin’ · Pénélope Bagieu

par Electra
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J’ai eu une sortie de crise aiguë ces derniers jours et j’ai lu 6 bande-dessinées en moins de quatre jours ! Je vous présente aujourd’hui trois d’entre elles :

California dreamin’ de Pénélope Bagieu
♥♥

J’ai lu toutes les bande-dessinées de Pénélope Bagieu – j’aime bien son univers et son coup de crayon. J’ignorais que la dessinatrice était fan des Mamas & Papas, elle décide ici de raconter leur histoire et particulièrement de celle d’Ellen Cohen, la chanteuse à la voix d’or du groupe.

Ellen Cohen grandit à Baltimore, la jeune femme toute en forme rêve de devenir chanteuse. Et elle peut rêver car sa voix est sublime – à chaque fois qu’elle chante, tout le monde est séduit. Elle veut y croire, dotée d’une forte personnalité, elle décide de tenter sa chance en quittant la boutique de charcuterie familiale pour la Grosse Pomme. Nous sommes au début des années 60 – Ellen a un gros cœur et surtout elle tombe amoureuse facilement. Elle suivra son amoureux jusqu’en Californie où sa route va croiser celle des Phillips et de la sublime Michelle – cantonnée aux cœurs, la jeune femme réussit à s’imposer. Les Mamas & Papas sont nés.

« California dreamin » et « Monday Monday » furent leur deux titres phares. Le groupe créé en 1965 se sépara trois ans plus tard, pour se retrouver brièvement en 1971.  Que dire ? Que Pénélope prend beaucoup de plaisir à dessiner le destin de cette jeune femme, rondelette – amoureuse et prête à tout pour réaliser son rêve. J’ai passé un bon moment de lecture, je connaissais un peu mieux Michelle Phillips et j’ai découvert le parcours de ce groupe atypique, totalement symbolique de cette période hippie. Mais je dois avouer que si ma lecture a été plaisante, ce n’est pas un énorme coup de cœur.

 

Éditions Gallimard Jeunesse, 276 pages, septembre 2015

 

          Les amis de Pancho Villa de Léonard Chemineau et James Carlos Blake

J’aime beaucoup les bande-dessinées qui s’appuient sur l’histoire avec un grand H et j’étais curieuse de découvrir qui se cachait derrière le célèbre Pancho Villa.  En s’inspirant d’un roman de James-Carlos Blake, Léonard Chemineau crée cette bande-dessinée atypique. Il choisit, pour narrer ce pan de l’histoire mexicaine le personnage de Rodolfo Fierro – le plus fidèle compagnon de Pancho Villa. En le suivant, le lecteur découvre l’histoire chaotique de la révolution mexicaine au début du 20è Siècle. Le Mexique était en proie à une guerre civile où s’opposaient des révolutionnaires (au Nord Pancho, au sud Salazar) et le gouvernement. Ces hommes idéalistes ont eu vite de devenir aussi cruels et avides de pouvoir que leur ennemi juré (le gouvernement).

Contrairement à la présentation de l’éditeur, je ne trouve pas que la bande-dessinée nous amène vraiment à réfléchir au sens de l’action révolutionnaire – Pancho fut assassiné et la vie continua. J’ai cependant aimé le coup de crayon, le dessin est vraiment travaillé, les couleurs sont vives et on a vraiment l’impression d’être au Mexique. Un résultat graphique très réussi.

Mon regret vient des personnages – peut-être sont-ils fidèles à la réalité mais pour moi, ils étaient vraiment caricaturaux de l’image que l’on se fait de ces révolutionnaires mexicains – excepté pour Felipé, un autre compagnon qui sera assassiné – les autres sont tous des grandes gueules, violents, très machos et parfois stupides – comme les personnages dans la vieille série télévisée de Zorro. Une vision plutôt rétrograde des Mexicains. Je n’ai pas du tout apprécié le personnage principal, par exemple, ce qui gâche en partie ma lecture.

Éditions Casterman, 124 pages, mars 2012.

 

       La légèreté de Catherine Meurisse
♥♥♥♥


J’ai vu par hasard Catherine Meurisse présenter sa bande-dessinée à la télévision et j’ai vraiment eu envie de la lire. Je l’ai donc réservé et j’ai du attendre longtemps avant de la découvrir. Son nom vous est peut-être familier : dessinatrice à Charlie Hebdo depuis dix ans, Catherine Meurisse a échappé de peu à l’attentat du 7 janvier 2015. C’est un chagrin amoureux qui lui sauva la vie. Elle pleura toute la nuit et arriva à Charlie en retard, comme Luz ce matin-là – au moment où les attentats avaient lieu, ils se sont réfugiés dans des bureaux dans la même rue.

Catherine Meurisse y perd ses amis, ses mentors, le goût de dessiner et ce sentiment de légèreté. Incapable de reprendre un crayon, contrairement à Luz – elle plonge dans la dépression. Après des mois d’hébétude, elle décide de prendre l’air et surtout de faire face à cette horreur en cherchant la beauté où qu’elle se trouve : un plage, le Louvre et puis finalement un séjour à la Villa Médicis à Rome.  Elle y a trouve l’apaisement et réussit à reprendre petit à petit le dessin. Une renaissance très belle. Un moment fort de lecture.

Éditions Dargaud, 136 pages, avril 2016

Et pourquoi pas

16 commentaires

Marie-Claude 12 novembre 2016 - 2 h 05 min

À choisir, je pense bien lire le Catherine Meurisse pour l’histoire et le Pénélope Bagieu pour le dessin. Ça ne s’arrange pas… J’en suis à mon 3e Field Notes!

Electra 12 novembre 2016 - 9 h 03 min

Ah génial ! Mdr oui moi aussi j’ai beau dire « stop » et pourtant ! Je pense que tu aimeras bien ces deux-là

keisha 12 novembre 2016 - 6 h 58 min

Je n’ai lu que le troisième. (pas de billet, comme souvent pour les BD)

Electra 12 novembre 2016 - 9 h 04 min

Le Bagjeu est aussi sympa mais tu peux oublier le second !

Fanny 12 novembre 2016 - 10 h 19 min

Contrairement à toi le Bagieu fut un petit coup de coeur. La dernière m’intéresse mais j’ai peur d’être trop émue.

Electra 12 novembre 2016 - 11 h 27 min

Eva aussi a beaucoup aimé Bagieu – moi aussi mais moins que la dernière fois ! Oh il faut lire La légèreté -c’est axé sur sa résilience et l’art.

EVA 14 novembre 2016 - 11 h 52 min

ah oui j’ai adoré ! et récidive avec le tome 1 de « Culottées » 🙂

Electra 14 novembre 2016 - 17 h 27 min

Hâte de lire celui-là aussi !!! 🙂

gambadou 13 novembre 2016 - 14 h 07 min

ça doit être de saison, je suis rentrée de la bibliothèque avec une pile de bd ! Je ne connais pas celle que tu présentes au milieu, mais j’ai beaucoup aimé les deux autres.

Electra 13 novembre 2016 - 15 h 57 min

Toi aussi ? Oui je me contrôle sur les livres mais pas les BD !

Laure 13 novembre 2016 - 20 h 48 min

Ok pour la légèreté, en ce jour un peu lourd, je le note ! Je n’ai pas trop aimé California Dream, et j’adore aussi rentrer de la bibli avec des tas de BD 🙂

Electra 13 novembre 2016 - 21 h 03 min

ah oui quel plaisir ! Cet opus de Bagieu n’est pas mon préféré non plus. La légèreté est un très bel album 😉

noukette 13 novembre 2016 - 22 h 52 min

Pour des raisons très différentes, j’ai aimé le Bagieu et le Meurisse…!

Electra 13 novembre 2016 - 23 h 04 min

Tant mieux !

Jerome 15 novembre 2016 - 7 h 30 min

Je n’ai lu que le deuxième (beaucoup aimé !) et les deux autres ne me tentent pas une seconde 😉

Electra 15 novembre 2016 - 8 h 14 min

Tu es le seul dans ce cas! J’ai trouvé tout trop caricatural dans cette BD pour ma part et tellement macho

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