Fall from Grace · Wayne Arthurson

par Electra
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Juste avant le confinement, j’avais décidé de m’attaquer à ma PAL en lisant le premier chapitre de chaque livre (résultat plus de 200 livres sont partis). Et surprise, j’avais adoré le premier chapitre de ce livre acheté au Québec il y a plusieurs années, et qui prenait la poussière depuis.

Acheté d’occasion,  et pas particulièrement attrayant, je ne le regardais jamais quand je parcourais mes bibliothèques. Et quelle erreur de ma part !

Edmonton, Alberta – Leo Desroches est le héros de cette histoire. Un drôle de personnage. Journaliste, il est appelé sur la scène d’un crime par un policier. Généralement, les journalistes sont tenus à l’écart mais ce dernier veut faire une exception et autorise Leo à venir voir de près la victime. Une jeune femme indienne tuée dans un champ, à la limite de la ville. L’équipe scientifique a vite fait de le virer. Leo obtempère. Pourquoi cette autorisation ? Le policier souhaite que le journaliste voit en premier une jeune femme, jeune, jolie et encore vivante plusieurs heures plus tôt et pas une simple victime. Il veut que le journaliste enquête sur sa vie. Leo s’exécute et gagne le respect de ses confrères avec ses infos. Au grand dam du policier, le journal met en une le meurtre et les indices recueillis.

Le lendemain, Leo s’arrête devant une banque et .. Je ne dirais rien. Le second chapitre m’a laissé toute chose. J’ai arrêté ma lecture en me demandant si j’étais toujours dans le même livre. Oui, et l’auteur a eu une idée de génie. Leo est à moitié Cree et à moitié Québécois par son père, mais à Edmonton en Alberta, tout le monde massacre son nom (Dèsserotchiz). Leo n’a pas bien connu ses parents et n’a jamais fréquenté la famille ou la culture de sa mère. Mais le patron du journal le nomme comme responsable de tous les évènements liés aux autochtones. Leo vit encore chichement, dans le sous-sol d’une colocation. Il y a dix ans, il était marié, père de deux enfants, journaliste reconnu et puis un vice, une addiction a tout pris. Tout détruit. Leo s’est retrouvé à la rue pendant deux ans avant que son ancien patron lui tende de nouveau la main.

Cette enquête coïncide avec une reprise de contact avec ses enfants et avec ses racines. En enquêtant sur la victime, Leo découvre la vie des autochtones, le racisme (Leo est blanc aux cheveux roux, donc personne ne peut devenir ses origines) et la vie de ces gamins transférés de foyer d’accueil en famille d’accueil.

J’ai adoré le personnage de Leo, touchant, drôle. L’enquête est intéressante, les personnages tous creusés, les dialogues savoureux. Une très bonne surprise. J’ai découvert que l’auteur, Wayne Arthurson est également à moitié Cree.

J’ai aussi découvert qu’il a écrit depuis deux autres enquêtes mettant en scène Leo, mais les rares critiques ont détesté le second volet par contre ils ont aimé le troisième. Malheureusement, il m’est impossible de les acheter ici. Le troisième vaut plus de 60$. Je vais attendre mon prochain voyage au Canada pour essayer de les dénicher plus facilement.

Ce livre participe à mon challenge #nationindienne et à mon challenge Canada en 12 romans avec la Province de l’Alberta.

♥♥♥♥

Editions Forge, 2011, 316 pages

Photo by Ezra Jeffrey-Comeau on Unsplash

Et pourquoi pas

2 commentaires

Marie-Claude 5 juin 2020 - 4 h 48 min

Non mais, veux-tu ben me dire pourquoi ces enquêtes ne sont pas traduites en français? Ça m’enrage, à la fin, tout ce que je manque…
J’ai trouvé « Les traitres du camp 133 » du même auteur. Mais ça n’a rien à voir, je pense. En tout cas, je suis moins tenté.
Du coup, vivement notre prochaine virée dans les bouquineries québécoises!

Electra 8 juin 2020 - 10 h 57 min

Oh oui ! trop hâte de revenir au Québec, une année sans ça me fait tout drôle ….

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