Chant des plaines · Wright Morris

par Electra
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Retour dans l’Amérique rurale, du début du 20è Siècle avec ce roman de Wright Morris (première traduction). Le titre est très proche du roman de Kent Haruf (Le chant des plaines ♥).  Mais qu’en est-il réellement ?

Le titre américain complet est Plains Song for female voices (chant des plaines pour voix féminines) – je ne l’avais pas remarqué lors de ma lecture. Une découverte pour moi que cet auteur américain, décédé en 1998. L’auteur a grandi au Nebraska où il place ce roman, qui a remporté le National Book Award.

voici transportées dans les terres ingrates du Nebraska, au début du XXème Siècle. Cora, une jeune femme au physique imposant (1m80, un visage pas très beau) se voit offrir le mariage par un jeune fermier. Elle accepte et le suit dans ces terres glacées en hiver, et desséchées l’été.  Une vie de dure labeur l’attend, mais Cora est une bosseuse. Elle ne rechigne jamais à la tâche. En attendant que leur maison soit soit construite, elle partage son humble demeure avec son beau-frère. Ce dernier épouse une jeune femme aux cheveux noirs, sans doute fille de gitan. Madge, la fille de Cora partage son repas avec Sharon Rose sa cousine. Cette dernière est adoptée par Cora après la mort de sa mère en couches. Les hivers passent, Cora réussit à créer son propre élevage de poules et surtout à faire pousser son propre potager, et même à arranger un semblant de jardin. Elle travaille sans compter ses heures, comme son mari. Les années passent, Madge suit les pas de sa mère mais Sharon Rose décide de partir à la ville dès ses 18 ans. La modernité apporte le téléphone, la télévision et le réfrigérateur. Cora et son époux commencent à ressentir les premiers effets de la vieillesse. Sharon Rose les observe de loin. Les années passent …

Une malédiction veut que les femmes de cette famille, si elles tombent enceintes, engendrent seulement des filles.

Le livre est paru en 1980 et a remporté le National Book Award. J’ai beaucoup aimé la première moitié du roman, consacré principalement à Cora. J’ai aimé le choix du romancier de mettre en avant les femmes, souvent oubliées dans la conquête de l’Ouest. Ce roman n’avait jamais été traduit et il bénéficie de la plume de Brice Matthieussent. J’ai forcément aimé cette magnifique description d’une époque rude qui n’épargnait personne, ni les hommes, ni leurs terres, ni leurs bétails. J’ai aimé la rudesse et la pudeur de Cora. J’ai aimé Madge et j’ai compris les émois de Sharon. Et puis, l’auteur réussit à nous projet l’immensité des plaines du Nebraska et à nous faire aimer ces terres arides.

On l’installait au fond d’une boîte triangulaire taillée dans une mangeoire et elle restait allongée là à gargouiller, heureuse de regarder les ombres qui se déplaçaient au plafond.

Et la comparaison avec Kent Haruf ? Tous deux parlent de l’Amérique rurale, et c’est tant mieux pour nous. Tous deux ont une écriture que j’aime, car simple, sans fioriture, mais profondément humaine avec un + pour Kent Haruf qui a toujours su m’arracher une larme à l’oeil. Mais je reste toujours pleine d’admiration pour Cora, quel portrait de femme !

J’ai lu ce roman dans le cadre du challenge 50 États 50 romans, État du Nebraska.

♥♥♥♥

 

Editions Christian Bourgois,  Plains Song for Female Voices, trad. Brice Matthieussent, 2021, 288 pages

 

Photo by Jalen Hueser on Unsplash

Et pourquoi pas

18 commentaires

keisha 12 avril 2021 - 9 h 02 min

Tiens tiens, pourquoi pas? De chez soi confortablement on peut lire ces vies rudes. ^_^

Electra 12 avril 2021 - 9 h 36 min

oui je pense qu’il te plaira ! et vie rude c’est bien ça !

Fabienne 12 avril 2021 - 17 h 22 min

Tu écris que tu as beaucoup aimé la première partie… La deuxième est moins bien?
J’ai tellement aimé Le chant des plaines de Kent Haruf, il faut que je lise la suite!

Electra 13 avril 2021 - 15 h 30 min

Non pas du tout, mais j’étais tellement centrée sur Cora que lorsqu’il s’intéresse à ses enfants, j’étais un peu déçue mais c’est moi uniquement
pour Kent Haruf, évidemment ! Non mais ! moi j’ai tout lu de lui hélas …

Marie-Claude 12 avril 2021 - 17 h 34 min

Je branle dans le manche. J’hésite… Lorsque tu m’en avais parlé, je penchais du bon bord. Là, je redoute à nouveau…
Qu’est-ce que je dois faire?

Electra 13 avril 2021 - 15 h 30 min

pourquoi ? ne t’arrête pas à mon avis personnel (Cora forever) il va te plaire ! il correspond bien à l’image de l’Amérique et met les femmes en avant !

Marie-Claude 14 avril 2021 - 16 h 07 min

Tu me l’apporteras?!

Electra 14 avril 2021 - 17 h 15 min

Oui, je peux ! il faut juste que j’y pense ! donc merci de me le rappeler ! note toi ça quelque part « dans la valise d’Electra… »

Luocine 12 avril 2021 - 22 h 14 min

Je vois que dans le monde entier la vie des paysans se ressemble et est faite de labeur et de peine. Je ne peux pas dire que ça m’attire beaucoup.

Electra 13 avril 2021 - 15 h 31 min

Oui mais ensuite tu suis les enfants qui ont quitté la ferme mais oui c’est effectivement dur – j’ai aussi aimé les relations familiales, Sharon Rose … bref tu n’es pas tout le temps les pieds dans la boue 😉

Ingannmic 14 avril 2021 - 20 h 31 min

Hium, comme le Haruf ne m’a pas emballée j’hésite… mais le personnage de Cora me plairait, je crois..

Electra 15 avril 2021 - 13 h 55 min

je ne te parle même plus .. (LOL ta remarque sur Haruf) 😉 mais non sinon oui, tu aimeras Cora j’en suis certaine !

Fanny 16 avril 2021 - 8 h 30 min

Ce portrait me plairait! (Et je n’ai toujours pas lu ce livre de Kent Haruf, je m’étais arrêtée à Nos âmes la nuit dans ma découverte de cet auteur.

Electra 16 avril 2021 - 8 h 45 min

que de bonnes lectures en perspective alors ! je pense qu’il te plaira oui, tu vas aimer Cora c’est certain ! et pour Kent Haruf, que dire .. 🙂

athalie 16 avril 2021 - 9 h 41 min

Je pensais que tu allais parler du Kent Haruf, et puis non, et puis si, d’une certaine façon … Du coup me voilà doublement tentée par ce titre et par la suite du Cant des plaines …

Electra 16 avril 2021 - 11 h 00 min

donc j’ai réussi ! Les deux en valent la peine. Ils sont différent et sont bons chacun dans leur style.

Mes échappées livresques 20 avril 2021 - 9 h 19 min

Si tu le compares aux écrits de Kent Haruf, je ne peux que le noter! J’avais tellement aimé Le chant des plaines justement!

Electra 20 avril 2021 - 11 h 04 min

On y retrouve le même style et la même attention envers les « petites gens », ceux des campagnes donc oui et puis Cora, le personnage principal m’a marquée !

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